deux

Rencontre-moi, rencontrons-nous et rendons nous compte.....

Depuis plusieurs mois inscrite sur différents sites dit de "rencontres", j’ai pu réaliser pas mal de choses sur le comportement humain et sur les attentes de chacun au niveau le plus personnel soit-il.

On entend parler de ces sites dans tous les médias, on allume internet et sans que l’on ai rien demandé, une jeune femme (rarement un homme) nous invite à chatter avec elle. Elle, ce n’est qu’une image gratifiante que l’on devrait trouver sur les sites, une femme plantureuse, charmante avec tous les atouts pour qu’un homme en tombe amoureux....Alors parce qu’on a entendu que untel ou untel était déjà inscrit, on se lance juste pour voir, même si on ne croit qu’au charme de la rencontre spontanée dans une soirée, au restaurant, dans la rue ou dans tout autre lieu.

Personnellement, ma grande curiosité ma poussé à cliquer sur le mot d’ordre "s’inscrire", pour voir ce que je pouvais valoir sur le marché de la séduction. Je n’ai jamais eu de doutes sur mes capacités mais cette occasion me permettait de les tester à plus grande échelle. Alors pour le "fun" on dévoile sa photo la plus avantageuse, celle qui fera accrocher les regards, susciter des flashs, des charmes et autres mots du vocabulaire des sites de rencontres. Et là, on se rend compte qu’avec une photo on peut renvoyer énormément de choses à l’autre derrière son écran. L’autre justement qui est-il ? Un être à la recherche, à la recherche de quoi exactement..... Beaucoup le savent dès leur inscription, surtout les hommes, leurs annonces sont plus ou moins clairs, ils savent, pour la plupart ce qu’ils veulent ou ce qu’ils ne veulent pas. Tout peut être dit ou sous entendus dans leurs annonces.

Une annonce ou un profil , voilà une chose que l’on nous demande de faire. Bien souvent il faut se décrire, parler de soi sans trop en dire, mais ce n’est pas une chose simple pour tout à chacun, comment se connaitre véritablement, comment parler de soi ? L’exercice est périlleux car il faut savoir se vendre sans en faire de trop. Donner la meilleure image de soi , oui mais comment y parvient-on quand on vient de perdre son grand amour parti avec sa meilleure amie, ou quand on vient de passer plus de 10 ans de vie de couple à tenter de recoller les morceaux?
L’image de soi en prend un sérieux coup, on a envie de croire encore en l’amour alors que l’on vient d’en être déçu....

Le choix du pseudo, en voilà un exercice une nouvelle fois périlleux ! Certains le choisissent en fonction de leur humeur du moment sans grande conviction, d’autres par hasard, et d’autres en référence à leurs héros, à leur club de foot préférés; c' est généralement commun chez les hommes; mais quel manque d’originalité ! Avec ces pseudos j’arrivais presque à déterminer le genre d’homme qui se cachait derrière. Deux types de caractéristiques me sautaient aux yeux : les "Winners" et les "Loosers". Ceux qui avaient tout à perdre et ceux qui avaient tout à gagner. Ainsi, j’ai fini par catégoriser chaque profil et à les rentrer dans des cases bien définies :

- "Les petits cachottiers" : généralement des profils sans photo qui concernent bien souvent les hommes mariés ou en couple qui cherchent à vivre des petits extras pour pimenter leur routine (style plans cam sexy). Ou tout au contraire, ce sont des hommes qui ont un métier public et qui ne souhaitent pas être reconnus par les collègues.

-"Les crèves la faim" : des hommes célibataires insatisfaits de leur vie sexuelle, qui ne sont jamais assouvis et qui cherchent à réaliser leurs fantasmes les plus fous.

-" Les déprimés" : des pauvres hommes déçus par l’amour, des éternels célibataires qui ne trouvent pas chaussure à leur pied et qui vivent toujours chez papa maman. Ou bien même des éternels adolescents qui croient toujours à la princesse charmante.

- "Les je vis toujours dans le passé" : des hommes qui n’ont pas fait le deuil de leur dernière histoire d’amour et qui tentent de trouver la copie conforme de leur ex.

- " Les profiteurs de la vie" : des hommes qui préfèrent gérer leur vie sexuelle en profitant de tout ce que ces dames peuvent leur offrir plutôt que leur vie amoureuse beaucoup plus difficile à gérer.

- " Les bons potes" : ceux qui font rire ces demoiselles mais qui ne parviennent pas à les mettre dans leur lit et qui restent donc les meilleurs amis.

- " Les sûr d’eux mêmes" : des hommes équilibrés, bien dans leur peau qui cherchent à se stabiliser dans une relation sincère.

Ce que je peux vous dire c’est que cette dernière catégorie est très rare, voilà pourquoi je l’ai cité en dernier lieu car elle ne m’a jamais apparu flagrante ! Les "Winners" seraient donc en voie d’extinction....ou n’ont-il simplement pas besoin de passer par le net pour trouver l’âme soeur ? Ou peut être faudrait-il creuser davantage dans chacun des profils pour y trouver le "Winner" caché?
C’est un travail de longue haleine que j’ai commencé et je pense ne pas en avoir terminé de si peu. Les sites de rencontres sont pour moi une vraie étude sociologique, toutes les classes sociales peuvent y être représentées, mais au fond une seule chose est attendue par toutes ces personnes, c’est le mythe....Le mythe de la rencontre amoureuse, celle qu’on idéalise, qu’on invente, qu’on réinvente et qui ne nous satisfait jamais car on pense que l’on peut toujours trouver mieux. Il suffit de parcourir les pages du net comme si on tournait les pages d’un catalogue pour y faire son choix.

Où est la part de hasard ? Nous ne faisons que multiplier les chances et les expériences mais aussi les déceptions. Alors à moins d’en ressortir grandi on en sort amoindri....On en vient en ce sens à toucher l’être humain au plus profond des ses sentiments. Des sentiments qui varient en fonction des rencontres.

Je me rappelle ma première rencontre, j’avais le coeur qui battait à cent à l’heure, me demandant si ce que je faisais été bien,
si je n’allais pas être déçue et si je n’allais pas décevoir.

Pour me soutenir, j’ai fait appel à ma meilleure amie pour qu’elle me convainque de ne pas faire machine arrière. Par la suite, au fil des rencontres, on garde cette peur de décevoir et ou d’être déçu mais on perds le sentiment du coeur qui bat à la chamade car on finit par s’habituer à rencontrer, on s’y prends de la même manière en y ajoutant ou en modifiant juste quelques petites choses qui n’avaient pas fonctionné la fois précédente.
Pour ma part, je finissais par être blasée de ces rencontres même si j’en étais devenue une vraie professionnelle ! A chaque fois le petit truc me manquait, ce pincement au coeur qui nous fait espérer que c’est bien le bon. Mais le pincement a souvent été de courte durée, car rien ne dure sur le net. Alors, on continue à chercher la personne qui nous fera vibrer quitte à ce qu’on en trouve plusieurs car de toute manière on sait à l’avance que cela ne perdurera pas…

Quel triste constat que voilà, affligeant, désespérant, celui d’une société en mal d’amour qui cherche par tous les moyens à combler ce que l’un ne sait donner ou ce que l’autre ne sait recevoir. Apprenons, réapprenons à voir ce qu’il y a en chacun de nous, inventons, réinventons la rencontre pour que celle-ci soit unique et qu’elle fasse de nous des êtres d’exception.