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Mauvaise récolte

En cette soirée du 23 novembre 2008, je porte en moi une souffrance qu’il me fallait libérer de par l’écriture car je ne peux la contenir. Jusqu’à présent, c’est à dire depuis ma séparation, j’ai toujours su où je mettais les pieds et où j’allais avec les hommes que je rencontrais, des histoires de sexe qui finissent en amitié sincère car je ne conçois pas de rencontres sans un apport de moi , un don de moi qui laisse l’autre sensible à mon être. J’ai tellement toujours cru à la bonté des gens, j’ai toujours envie d’y croire, je m’accroche au fait qu’en chacun de nous il y a cette bonté qui ne demande qu’à être révélé....et pour moi ma mission c’est de gratter ce qu’il y a de plus profond en l’autre pour soulever ce qu’il existe de meilleur. Etre cette personne qui fait découvrir à l’autre ce qu’il vaut réellement.....

Il y a quelques semaines, j’ai trouvé celui qui m’a fait renaître à la vie, à l’amour et ainsi me révéler à moi même toute la force et la puissance d’un don de soi. Enfin, j’avais rencontré celui qui pouvait me donner autant que moi. Il avait ce don du don, donner gratuitement sans rien en attendre juste pour le plaisir de me révéler à moi même.....Je me suis laissée embarquer par cet élan d’amour tout en occultant cette peur qui m’habitait depuis quelques temps, la peur d’aimer et d’être aimé. Je l’ai reconnu avant de l’avoir connu, je l’ai aimé avant de l’avoir vu, je l’ai désiré avant de le toucher du regard, de mes propres mains. Notre rencontre n’a été qu’une formalité, une évidence, une logique à suivre dans le cheminement de notre amour, elle en est devenue une certitude, la certitude de se sentir en osmose parfaite, en connexion à double échange et simultanée. Comme une rivière qui s’écoule, nos échanges verbaux, nos échanges de regard, nos attitudes l’un envers l’autre tout coulait de source.....
Le temps passait très vite à ces côtés, de nombreuses fois j’aurai aimé le retarder, l’arrêter pour savourer davantage tout ce qu’il pouvait m’apporter comme une offrande sur un autel. J’étais béni, béni par le sceau de l’amour, je récoltais enfin ce que j’avais toujours semé, les graines de l’amour.
Il a suffit d’une journée pour que toutes ces offrandes me soient reprises et renvoyées à la figure comme si je ne le méritais plus....comme si un vent, une bourrasque avait éparpillé toutes ces graines dans le paysage de l’amour et que je ne pouvais rattraper.

Peut être que mon tort c’est de croire que je trouverai le meunier qui pourra transformer mes graines en amour véritable, en une substance aussi blanche et aussi pure que la farine.  Cette farine  qui à son tour emportée par le vent de l’amour  sème  de nouveau d’autres graines pour en faire profiter autrui....

Je ne peux me résigner à penser que je ne récolterai jamais ce que je sème, ceux que je s’aime....mais je resterai celle qui fait le don de soi, celle qui sème le bonheur à tout va à des gens de passage.....