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Nouvelle vie....

Voilà en quelques mois ma vie a basculé, j’ai changé de service au boulot et ce pour mon plus grand bien. C’était ce qui pouvait m’arriver de mieux, un trop plein, de ras le bol faisait de moi , professionnelle de la petite enfance, quelqu’un que je ne reconnaissais pas, une professionnelle qui doute de ses capacités, de ses attitudes éducatives et de ce qu’elle pouvait engendrer sur l’enfant. C’en était trop, mon accompagnement n’était plus du tout adaptée à la problématique des enfants, grosse remise en question professionnelle qui m’a permis de me repositionner dans ma vie de couple.

Cela fait bien dix ans que j’y réfléchis que tout se bouscule dans ma tête mais la peur de l’abandon était plus forte. Pendant toutes ces années, je n’ai vécu que pour tenter de réparer les morceaux et de faire en sorte qu’ils tiennent entre eux, en vain… Les morceaux s’effritaient petit à petit, et seul moi les retenais. La peur de le contrarier, de le mettre en colère, la peur du conflit qui pouvait me le faire perdre. Aujourd’hui, j’ai compris que le conflit aurait dû être nécessaire pour ne pas me perdre en lui. Je me suis perdue pour tenter de le trouver lui, le souci dans l’histoire c’est que j’ai fini par me noyer à ne plus être moi même.

L’envie de survivre avant me perte totale m’est revenue un jour où je ne pouvais plus accepter tout ce que mon âme me demandait de donner. Les limites étaient enfin dépassées, et là j’ai trouvé la force pour dire "stop". Et sûre de moi, comme je ne l’ai jamais été, j’ai mis fin à treize ans de vie commune. C’est ce que lui attendait aussi, même si la décision n’a pas été simple à prendre, nous étions d’accord dans le fond. Pour ce qui est de la forme, c’est tout autre chose...Tourner la page d’une vie de couple cela se fait avec le temps mais l’important c’est de ne pas tourner la page de la vie de famille. Ce lien, je veux le préserver car même si nous ne formions plus un couple aimant, amoureux, nous sommes toujours les parents de nos enfants.

A partir de ce moment décisif de ma vie de femme, je pouvais enfin me retrouver en tant que telle. Femme, je l’ai toujours été, mais j’étais la femme de...et non pas la femme intérieure qui sommeillait en moi et que je faisais taire de peur qu’elle ne plaise à mon concubin. Enfin, je peux être moi même, ne pas calculer mes faits, mes gestes, mes propres émotions et vivre telle que je suis.

Le souci, enfin je ne sais pas vraiment si c’en est un, c’est que cette femme en moi, celle qui se veut et qui se découvre libérée, hésite encore à se lancer dans une nouvelle vie. Une vie où je devrais assumer ce que je suis sans peur de l’autre, de ce qu’il pourrait penser de moi. Alors je pense qu’il faut plus écouter mon cœur, mes envies que ma raison. Et mon profond besoin, à ce jour, c’est de pouvoir vivre pleinement mes envies. Envie de découvrir, de me sublimer par la rencontre de l’autre. Cet autre je l’ai en moi et quelque chose m’empêche d’aller vers lui....

C’est l’ancienne femme de qui dit:" attention où tu mets les pieds, méfiance!" et la femme mère qui dit:" et tes enfants, pense à eux, ils ont besoin de toi!". Mais le femme libérée en moi veut faire taire ces deux autres femmes, car elle veut s’exprimer comme elle n’a jamais pu le faire. Libérez-là !